Paysage, identité et acceptabilité sociale : la beauté sauvera-t-elle le solaire ?
Le Semnoz, comme le Grand-Bornand, attire par ses paysages, mosaïque de prairies, forêts, et villages typiques. Toute modification du relief, de la lumière ou de la trame rurale y est donc scrutée. Le Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN) a alerté dès 2019 sur le « risque de mitage » par de grandes centrales. Les panneaux sur toitures, intégrés aux bâtiments existants, provoquent moins de débats. En revanche, la pose en plein champ, surtout sur socle béton, transforme l’horizon.
- Effet d’éblouissement/miroir : peu gênant la plupart du temps, mais source d’incidents signalés par des voisins ou sur les axes routiers proches, surtout par beau temps.
- Pertes de repères paysagers : sur certaines communes du Sud-Est, les riverains témoignent d’une difficulté à « reconnaître » leur lieu de vie après la mise en place de vastes champs photovoltaïques (source : enquête ADEME || Paysage et Energie 2021).
- Valorisation du patrimoine : les élus locaux cherchent de plus en plus à imposer une intégration architecturale. Utilisation de bardages naturels, panneaux solaires imitation ardoise ou tuile, hauteur limitée : ces mesures apaisent, mais augmentent les coûts.
L’art de la concertation
Quand les projets sont co-construits avec la population, acceptabilité et créativité font souvent bon ménage. Ainsi, à Menthon-Saint-Bernard, l’installation solaire citoyenne sur l’école du village s’est accompagnée d’ateliers pédagogiques et d’un vote collectif sur l’emplacement, favorisant l’appropriation sociale du projet.