28 juin 2025
Au pied du Semnoz et jusqu’aux rives du Fier, la question du solaire s’invite sur bien des toits. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon le cadastre solaire développé par le Grand Annecy (source), plus de 70% des toitures de la métropole seraient jugées « bonnes » ou « très bonnes » pour accueillir des panneaux photovoltaïques. Annecy et ses alentours bénéficient en moyenne de 1 950 heures d’ensoleillement par an – un contexte bien supérieur à la moyenne nationale française, qui est d’environ 1 750 heures (Météo France).
Qu’il s’agisse de maisons individuelles à Quintal, de copropriétés à Seynod ou de granges rénovées au pied du Semnoz, les potentiels techniques sont bel et bien là. Même en vallée, la luminosité y est moins timide qu’on ne l’imagine, et l’air plus frais du bassin annécien préserve un bon rendement sur les panneaux, qui apprécient justement d’être au soleil sans excès de chaleur.
Le premier argument qui pousse à envisager le solaire, c’est celui du porte-monnaie. Avec la hausse durable du coût de l’énergie (électricité en hausse de 22% entre 2021 et 2023 selon l’INSEE (source)), l’autoproduction prend tout son sens.
À l’heure où l’Agglomération du Grand Annecy vise une neutralité carbone d’ici 2050 (Plan Climat Air Énergie Territorial), produire chez soi une part de sa propre électricité n’est plus un acte marginal : c’est un geste de territoire.
Installer des panneaux solaires, ce n’est pas seulement une affaire de chiffres ou de transition nationale pilotée depuis Paris. C’est choisir d’enraciner la production d’énergie dans notre paysage familier et d’enraciner le changement dans nos mains.
Certains villages voisins ont vu naître de véritables collectifs de transition autour du solaire : à Poisy, une association de riverains a mutualisé toitures et démarches pour installer 220 m² de panneaux en 2022. Ce sont autant de micro-aventures qui, mises bout à bout, tissent une toile d’entraide et d’action.
« Ici, ce n’est pas la Provence… Est-ce que ça vaut vraiment la peine ? » Cette question revient souvent, portée par des idées reçues parfois tenaces.
Installer du photovoltaïque à Annecy ou dans l’avant-pays savoyard doit nécessairement composer avec le cachet architectural exceptionnel du territoire. En cœur de ville, le secteur sauvegardé impose des règles strictes ; mais dans l’essentiel du Grand Annecy, l’intégration sur toiture discrète prime :
De plus, le CAUE de Haute-Savoie accompagne volontiers les particuliers pour une insertion de qualité, respectueuse à la fois du patrimoine et de l’air du temps (CAUE 74).
Le financement des panneaux est souvent le point de blocage, et, pourtant, de nombreuses solutions existent :
Les démarches s’allègent également. Le guichet France Rénov’ à Annecy propose conseils neutres et accompagnement (diagnostic pertinence du projet, aspects administratifs, etc.), tout comme l’Espace Info Énergie du Grand Annecy.
Installer des panneaux solaires sur les toits d’Annecy et de ses environs, c’est écrire une page discrète mais essentielle de la transition, celle qui s’ancre dans le quotidien plutôt que de le bouleverser. Ce choix, pris individuellement, vient démultiplier la force d’un collectif qui apprend à réinvestir ses ressources : en énergie, en lien social, en fierté locale aussi.
Si chaque toiture, chaque hangar, chaque mètre carré disponible devenait demain une parcelle productive, la vallée du Semnoz pourrait couvrir une part significative de ses besoins, soutenir ses emplois et transmettre d’autres récits à ses enfants : ceux d’un territoire qui regarde le soleil autrement, en le captant pour le redistribuer, sans bruit mais avec constance.
Le chemin vers la transition ne se déroule pas en grandes enjambées mais en petits actes inscrits dans la pierre et sur les tuiles. À Annecy et alentour, le solaire, loin des clichés, s’inscrit déjà dans la promesse d’un territoire autonome, créatif et solidaire.